L’audition est l’un de nos sens les plus précieux, mais aussi l’un des plus vulnérables. Avec l’avènement de la technologie et des loisirs bruyants, la question des décibels et de leur impact sur notre audition est devenue cruciale.
Que ce soit au travail, lors de concerts ou dans notre environnement quotidien, comprendre les risques liés au niveau sonore est essentiel pour préserver votre audition. Dans cet article, nous explorerons les seuils de décibels, les moyens de protection et les précautions à prendre pour maintenir une audition saine.
Décibels : définition
Les décibels (dB) sont l’unité de mesure du niveau de pression acoustique. Le décibel désigne un dixième de Bel, unité ainsi nommée en l’honneur d’Alexander Bell. Concrètement, les sons que nous percevons sont des vibrations de la pression atmosphérique qui atteignent notre tympan. Une fois que ces variations sont transmises à notre cerveau, elles se transforment en informations auditives. Selon l’énergie avec laquelle ces variations, donc le son, frappent le tympan, nous percevons le bruit comme étant plus ou moins intense. Pour quantifier cette intensité, nous utilisons l’unité de mesure appelée décibel, abrégée dB.
Dans notre métier on utilise les :
- dB SPL (Sound Pressure Level) pour mesurer les bruits ;
- et les db HL (Hearing Level) pour mesurer l’audition.
Ils sont parfois pondérés pour s’adapter à la courbe de réponse de l’oreille humaine, on parle alors de dBA.
Notre oreille est capable de détecter une large gamme de décibels, allant du chuchotement le plus doux (environ 20 dB) au tonnerre le plus retentissant (environ 120 dB). Cependant, au-delà d’un certain seuil, les décibels peuvent devenir nocifs pour notre audition. Selon les experts en santé auditive, une exposition prolongée à des niveaux de décibels supérieurs à 80 dB peut entraîner des dommages auditifs permanents. L’échelle des décibels est logarithmique, quand on double la pression acoustique, on n’augmente que de 3 dB.
Tableau des équivalences des décibels (dB)
Voici quelques exemples de niveaux de décibels courants :
Équivalences | Nocivité | Décibels |
Forêt, conversations à voix basse | Très calme | de 0 à 20 dB |
Bureau tranquille, brise légère | Agréable | de 20 à 40 dB |
Conversation normale, grand magasin | Supportable | de 40 à 60 dB |
Circulation, klaxon, aspirateur, tondeuse | Fatiguant | de 60 à 80 dB |
Discothèque, concert | Risqué | de 80 à 120 dB |
Explosion, armes à feu, enceintes à fond, marteau piqueur | Nocif et douloureux | de 120 à 140 dB |
Avions à réaction, fusée au décollage | Très dangereux et douloureux | plus de 140 dB |
Quel niveau de décibels à ne pas dépasser ?
La plupart des sons de l’environnement quotidien sont compris entre 30 et 90 décibels. Au-delà de 90 dB, le système auditif est agressé et peut entraîner des acouphènes ou pertes auditives au fil des années ou lors d’expositions prolongées (lors de festivals de musique par exemple). Quelques heures peuvent suffire pour abimer les capacités auditives d’une personne.
À mesure que l’intensité sonore augmente, il est nécessaire de réduire la durée d’exposition. Dans la pratique, il est conseillé de limiter notre exposition à 80 dB à 8 heures par jour, à 95 dB à 15 minutes par jour et à 101 dB à 4 minutes par jour.
Divers facteurs contribuent à la manière dont les sons affectent l’ouïe : les sons aigus sont plus préjudiciables que les graves ; les sons purs, qui consistent en une seule fréquence, sont plus dommageables que les sons complexes ; et les sons impulsifs, soudains et imprévisibles, sont plus néfastes que ceux qui se manifestent de manière plus progressive.
Comment mesurer les décibels ? : les compteurs de bruit
Pour évaluer les niveaux de décibels, on utilise généralement des dispositifs appelés sonomètres. Cependant, avec l’avènement de la technologie, il existe désormais des applications disponibles sur les smartphones qui peuvent également mesurer les décibels. Ces applications fonctionnent de manière similaire aux sonomètres traditionnels, en capturant et en analysant les niveaux sonores environnants.
Elles permettent ainsi de rapidement évaluer le volume sonore dans divers environnements, comme les concerts, les spectacles ou les lieux de travail bruyants. Cette accessibilité accrue à la mesure des décibels grâce aux applications simplifie grandement le processus et rend la protection contre les bruits nocifs plus accessible à tous.
Les réglementations pour protéger votre audition
Reconnaître les moments où nous sommes exposés à des niveaux sonores élevés est essentiel pour préserver notre santé auditive. Actuellement, plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde souffrent d’une certaine forme de perte auditive, et près d’un tiers de ces personnes nécessitent une réhabilitation auditive pour améliorer leur qualité de vie. Ce chiffre alarmant risque d’augmenter dans les décennies à venir en raison de l’exposition continue à des bruits nocifs.
Réglementation des niveaux sonores imposés par la loi française
La réglementation des seuils imposés par la loi française vise à contrôler l’exposition au bruit dans divers contextes.
Dans le cadre des lieux clos ou recevant du public comme les salles de concert, le décret n° 2017-1244 du 7 août 2017 stipule qu’il ne faut pas dépasser 102 décibels A pendant une période de 15 minutes, ainsi que 118 décibels B sur la même durée.
Dans le cadre du travail, le décret n° 2006-892 du 19 juillet 2006 établit une limite d’exposition quotidienne de 8 heures au bruit, fixée à 87 décibels. Chaque employeur doit veiller à la santé et à la sécurité de ses employés. Cela implique d’analyser les risques encourus par les salariés, en les impliquant dans cette démarche, et de mettre en place des mesures de prévention appropriées. Pour cela, l’entreprise peut procéder à une évaluation des risques, dans le but de garantir la protection de leur audition. En fonction de cette évaluation réalisée par des professionnels, et du degré de décibel auxquels sont exposés les employés, plusieurs actions doivent être établies par les employeurs.
Seuils | Exposition quotidienne (8 heures) | Niveau de crête | Obligations de l’employeur |
Valeur d’exposition inférieure déclenchant l’action (VAI) | 80 dB (A) | 135 dB (C) |
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Valeur d’exposition supérieure déclenchant l’action (VAS) | 85 dB (A) | 137 dB (C) |
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Valeur limite d’exposition (VLE) | 87 dB (A) | 140 dB (C) |
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Musique compressée : un label pour votre ouïe
La musique dite compressée, est un processus électronique où le son numérique est comprimé pour augmenter les niveaux sonores les plus faibles, rendant ainsi la musique plus audible. Des tests révèlent que l’exposition répétée à ce type de musique peut être potentiellement dangereuse pour la sensibilité auditive. Même si les dommages ne sont pas immédiatement perceptibles, l’oreille devient plus vulnérable à long terme.
Pour remédier à cette situation, un label « non compressé » a été créé, grâce à la collaboration de stations de radio et d’artistes. Ce label certifie que la musique diffusée n’a pas été soumise à un processus de surcompression, offrant ainsi une expérience d’écoute plus authentique et moins nocive pour l’ouïe. Son existence témoigne de l’importance croissante accordée à la préservation de la qualité sonore et à la sensibilisation aux risques liés à une exposition prolongée à des niveaux sonores élevés.
Précautions et protection de son audition des décibels
Adopter des mesures de protection auditives appropriées dans des environnements bruyants peut aider à réduire les risques de dommages auditifs. De plus, sensibiliser le public aux dangers potentiels de l’exposition prolongée à des niveaux élevés de décibels est crucial pour prévenir les problèmes auditifs à l’avenir. En investissant dans la prévention et l’éducation, nous pouvons contribuer à réduire l’impact de la perte auditive sur la santé et le bien-être des individus dans le monde entier.
Certains métiers peuvent confronter les personnes à des volumes sonores importants : bruit de foreuses, tronçonneuses, marteau-piqueurs, musiciens, etc. Il est donc indispensable pour ce type de professionnels de se protéger avec des équipements de protection auditive individuelle tels que des obturateurs (bouchons d’oreille) ou des casques antibruit.
Dans un cadre personnel, lors des concerts et des événements musicaux, il est recommandé de se tenir à une distance sûre des enceintes et de porter des protections auditives adéquates. De plus, limiter la durée d’exposition au bruit en prenant des pauses régulières peut réduire les risques de dommages auditifs.
Solutions de protection pour votre audition
Il existe plusieurs dispositifs pour protéger votre audition contre les dommages liés au bruit :
- Obturateurs (bouchons d’oreille) standards ou sur mesure : ils sont disponibles dans une variété de formes et de matériaux et peuvent réduire le niveau de décibels jusqu’à 20-30 dB, sans compromettre la qualité sonore.
- Casques antibruit : ces dispositifs sont souvent utilisés dans des environnements professionnels bruyants tels que les chantiers de construction ou les usines. Ils peuvent réduire efficacement le niveau de décibels jusqu’à 20-30 dB.
Le confort dépend de la forme
Les casques sont peu confortables et plutôt conseillés pour des durées courtes (quelques dizaines de minutes). Les bouchons standard sont quant à eux adaptés pour des durées de quelques heures. Les obturateurs sur mesure sont les dispositifs les plus confortables et recommandés pour des expositions longues ou fréquentes. Ils offrent aussi le plus large choix de filtres.
Chez Audition Cornuau, nous avons à cœur de prévenir des traumatismes sonores. C’est pourquoi nous proposons un large choix de protection auditive antibruit. N’hésitez pas à prendre rendez-vous dans votre centre auditif. Nos audioprothésistes vous accompagneront en fonction de vos besoins.
En adoptant des mesures de protection appropriées et en prenant des précautions dans les environnements bruyants, nous pouvons prévenir les dommages auditifs et maintenir une audition saine tout au long de notre vie.